Pour l’Humanité par J.Brun
Jeune maman, j’étais dans la souffrance d’avoir perdu un enfant, et dans le questionnement qui s’ensuivit, le « hasard » a voulu que j’aille écouter un certain Marc Rohrbach, philosophe suisse, qui donnait une conférence.
Il parlait de Pensée Créatrice, de lois universelles régissant la Terre et l’Univers, qui conjuguaient l’intérêt général et l’intérêt particulier. Ainsi donc je pouvais participer à créer le bien, le beau, le vrai auxquels j’aspirais ; je pouvais devenir l’artisan d’une vie meilleure pour moi-même et pour tous. L’expérimenter me parut indispensable.
Le début est simple : visualiser le but à réaliser et non pas les moyens, et affirmer ce qui me semble le meilleur pour résoudre les problèmes d’une situation donnée, confier le tout aux forces universelles ( phase d’abandon), puis être présente et disponible afin d’en assumer la réalisation. Conduire cette expérience avec Foi ( certitude de voir le but réalisé lorsqu’il correspond au bien de tous), Espérance ( patience, attente paisible, certitude du succès au moment favorable), Charité ( amour mis dans cet acte).
Les premières réalisations, reconnues à certaines coïncidences heureuses furent source de joie, signe du sens de la Vie, approche d’une compréhension d’une Unité dans le monde du vivant, compréhension aussi que la pensée est un acte. Une pensée est un être vivant qui suit son chemin : les pensées de même nature s’attirent et s’accrochent entre elles et vont se manifester là où elles trouvent le terrain favorable pour germer et porter fruits.
De nombreuses expériences d’ordre matériel et spirituel qui ont concilié l’intérêt particulier et l’intérêt général suivirent. Je ne voudrais pas limiter la pratique de la « pensée créatrice » aux seuls bienfaits personnels, car ce serait encore utiliser les richesses de la vie pour se servir alors qu’elle va bien au-delà : elle nous introduit dans notre dimension humaine fondée sur le don et l’accueil. Certes il est légitime et juste que l’homme en cours de construction se nourrisse, comme le fait un petit enfant dont le destin est de servir et d’aimer.
Servir la vie, comme l’ont fait les règnes qui nous ont précédés, dans la spirale de l’évolution : le règne minéral a inscrit la pensée mémoire, le règne végétal la pensée réflexive, le règne animal la pensée inventive, le règne humain la Pensée Créatrice, qui une fois généralisée bâtira l’Humanité.
Prendre conscience que ce règne humain a un rôle à jouer dans la spirale de l’évolution, dans la construction d’un étage supplémentaire dans l’édifice de la Vie, n’est-ce pas donner sens à son existence et être heureux d’apporter sa pierre à l’ouvrage. Faisant au mieux notre ouvrage au quotidien, la Terre se porterait mieux.
Le premier bénéfice est déjà pour celui qui œuvre ; notre bonheur vient d‘abord de ce que l’on est, puis de ce que l’on fait, et seulement en dernier de ce que l’on possède. Qui sait si cela ne serait pas suffisant pour résoudre les problèmes actuels, car une pensée peut rejaillir sur des accomplissements personnels et matériels, et gagner, du fait de ces rejaillissements, la possibilité de vivre longtemps, peut-être même pendant des millénaires, au-delà du décès de la personne par qui cette pensée était passée.
Ne baignons-nous pas dans les pensées de tous ceux qui ont envisagé le monde à venir ?
J.Brun