4- Les deux courants
Pour mieux comprendre le fonctionnement de la pensée créatrice, pour mieux en utiliser les règles et techniques, et le faire avec aisance, il faut que les relations de l’homme avec lui-même soient également éclairées d’une lumière plus grande, par la connaissance de deux grands courants universels dont la conjugaison forme l’être humain.
L’un de ces courants conduit à la personnalisation, à la délimitation : il fait naître nos personnes qui sont des moyens d’action. L’autre courant conduit à la conscience de l’unité, de la non-séparation, de l’individualité, c’est à dire du sentiment d’indivisibilité que nous avons en nous. Nous respirons cette unité, comme notre corps respire l’air, le rendant capable de vivre. « L’individualité » est un « JE SUIS », une conscience d’être, hors du temps et des personnes, hors de l’espace. Nous sommes faits du continu universel, mais nous l’avons attribué à notre personnalité, nous l’avons enfermé en nous-même et nous inventons pour notre personne des petits moyens de pouvoir subsister au-delà de la mort. Nous confondons notre personnalité avec la réalité de nous-même. Or le continu est le même pour tous. « JE SUIS » est universel.
Notre ouvrage , en fonction du monde dont nous sentons la transformation imminente, nous a conduits à définir des techniques de pensée créatrice liées à la connaissance de l’être humain. Nous y sommes parvenus par des expériences multiples dont les caractères communs ont été repérés. Ce que nous avons fait est une petite chose, apportant quelques éléments à ce qui sera ultérieurement une science. La pensée se produit actuellement en nous d’une manière instinctive ; nous ne disposons pas de techniques qui nous permettent de l’orienter et de préciser son acheminement. Il faut qu’une science nous apprenne à l’utiliser au-delà des enfermements de la personnalité humaine, en pleine lumière, en pleine réalité, non marquée de croyances et de superstitions. La pensée sera l’instrument clé de l’unité humaine.