M-A Rohrbach dit Marc
M. A. Rohrbach (1904-1993) dit Marc
Dates principales :
Dès sa jeunesse Marc Rohrbach s’interroge sur l’efficacité de la prière, et tente d’en tirer des règles objectives.
Malgré une réussite dans l’industrie, il part pour Paris afin de répondre à son orientation spirituelle. Parallèlement à son travail en clinique, il continue de réfléchir sur l’influence et le fonctionnement de la pensée en l’homme, et se préoccupe de l’utilisation de la pensée sur la conduite de la vie. Ces recherches seront le fil conducteur de toute son existence. Il jette les bases d’une « architectonique musicale ».
Dans ce milieu hospitalier, il crée des groupes de visite aux malades sans famille. Il est promis à un avenir brillant, promesse qui ne lui paraît pas correspondre à sa recherche spirituelle. Son seul but est de servir l’évolution qu’il observe dans le monde, en continuant son expérimentation et en la faisant partager.
« La création de l’homme n’est pas une œuvre autonome, indépendante des autres règnes (minéral, végétal, animal, ndlr). Elle répond à une exigence de « mentalisation » de plus en plus complexe aboutissant au langage. Ce dernier ne vaut pas seulement en tant que moyen de communication (…) ; il vaut surtout en tant que moyen de réflexion, d’organisation, d’abstraction et de potentialisation. Les règnes de la nature ont délégué successivement l’essentiel de leur dynamisme vital en un acheminement progressif qui confère finalement à l’homme le soin de penser et (…) de conduire le destin terrestre. La pensée est un langage créateur capable de se libérer des contraintes matérielles et temporelles pour agir ensuite sur elles … »
C’est alors la création de « Groupes de Culture harmonique », d’un périodique « la Nouvelle Vie », la présentation de conférences… Un Centre voit le jour à Genève, et des cours par correspondance sont distribués . En 1935, précurseur dans un monde qui glisse peu à peu vers un nouveau déchirement, il publie son premier livre « la Paix dans la Tempête » , dans lequel il écrit déjà : « …l’homme croyait normal de « se servir et avoir » ; il lui faut maintenant “servir et être” au sein d’une conscience universelle à laquelle il est lié. »
Lorsque la guerre éclate, Marc Rohrbach doit rentrer à Genève. Plus que jamais, il se sent appelé à servir l’humanité, avec la conviction que ses idées et ses expériences apportent quelque chose d’essentiel.
« Les croyances sont destinées à servir notre évolution vers le mieux… Elles ne doivent donc pas être cristallisées en termes immuables…La recherche de la vérité est avant tout un moyen de progression. C’est alors, et alors seulement, que le bonheur en découle. »
Après la guerre une société civile est créée à Lyon pour distribuer les « Cours JEAN ». Ces « Cours » sollicitent et suscitent un éveil à partir duquel les richesses intérieures de chacun pourront se développer et s’exprimer.
« L’humanité et tous les êtres qui la forment tendent naturellement au bonheur. L’humanité en subit donc la loi, c’est-à-dire une exigence qui l’oblige à en réunir préalablement les conditions avant de pouvoir l’atteindre. En effet, pour vivre dans le bonheur, il faut pouvoir l’apprécier, il faut savoir le reconnaître et faire surgir les moyens susceptibles de l’exprimer.
Ainsi , de cette recherche du bonheur découle un développement organique et personnel constant dont les événements extérieurs sont l’occasion et l’instrument.
C’est en ce sens qu’il y a évolution. »
Dans l’après-guerre, Marc Rohrbach participe à l’élaboration de méthodes nouvelles d’enseignement public. Il partage son temps entre Paris et Genève. De cette époque date la parution de nombreux écrits : « Devenir Humain », les Collections JEAN, et le livre « la Pensée Vivante », où il écrit : « L’expérience de pensée créatrice, comme d’ailleurs toute tentative sincère d’action, nous aide à prendre conscience des lois de la nature et “d’un ordre des choses”… Cet ordre n’existe pas pour asservir l’homme, mais pour lui offrir des critères capables de rendre son action consciente et vivante…
Ce qui doit naître et grandir, c’est une science de la pensée et une conscience cosmique de la solidarité humaine…
Concernant la pensée, tout se passe comme si , par le fait d’un abandon convenable, la pensée naissait à une existence propre, libérée des cadres mentaux qui l’ont vu se former ou qui l’ont modelée. Elle manifeste alors une activité curieusement intelligente et efficace, faisant usage de son pouvoir de comportement autonome pour tenter de répondre à une impulsion initiale. »
Un nouvel ouvrage recueillant des écrits inédits, est édité sous le titre « L’Eveil Spirituel », qui passe en revue les grands problèmes de l’existence.
« Réaliser, c’est avant tout constater, voir et concevoir. On ne le fait jamais assez bien. On ne le fait jamais suffisamment. Or concevoir, c’est féconder…
…Celui qui peut sur le plan personnel, c’est celui qui est parvenu à vouloir sur le plan spirituel. Il ne peut toutefois qu’en partie, ne réussissant pas nécessairement tout ce qu’il a voulu… Les conflits qui opposent la volonté personnelle aux obstacles qu’elle rencontre, masquent généralement une insuffisante disponibilité envers des moyens d’action méconnus. Le recours à la pensée créatrice offre maints exemples de la découverte de tels moyens d’action…
…L’homme se trompe au sujet de ce qu’il est et, ainsi, ne découvre pas sa raison d’être. Et s’il se trompe c’est que les barrières artificielles dressées autour de lui, pour protéger et accentuer sa personnalité, … le conduisent à confondre entre eux les divers niveaux de vie auxquels il participe…
…Nous avons dorénavant à assumer un monde nouveau où la proximité n’est plus celle de la famille ou du voisin mais bien l’humanité entière. Ne pas nous adapter à cette proximité immédiate de l’humain dans son ensemble, c’est nous retrancher de lui.
La pensée humaine dispose-t-elle des moyens d’effectuer un saut aussi prodigieux ? Très certainement, mais il faut pour cela se résoudre à considérer la personne autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à maintenant… »
Dans les années 70, Marc Rohrbach crée « les Vivants Messages » , toujours sur le même principe d’entraînement à la conduite de la vie par la pensée créatrice. Il rassemble aussi ses recherches sur « l’architectonique musicale ». Il travaille enfin à élargir le champ de la formation personnelle, en développant des « procédés JEAN ». Afin de mieux faire comprendre le sens du langage, Marc Rohrbach, entouré de collaborateurs espérantistes, élabore une méthode utilisant les structures de l’Espéranto, dénommée « Rika metodo , dont le but est de « donner un sens à la vie personnelle et sociale, à la vie de l’humanité ». Il en est de même pour un autre procédé communautaire : le Yoga-JEAN.
Toute sa vie, Marc Rohrbach ne cesse de travailler à la réédition de ses livres, à la refonte des études JEAN, à des conférences ou des entretiens, des méditations, à de nouveaux procédés.
La recherche qu’il a impulsée, se poursuit désormais en France dans le cadre de l’Association Relations J.E.A.N.